Les conditions nivologiques sont très moyennes ; de plus ce sont les vacances avec son flot de touristes sur les routes. Du coup, on ne se dirige pas vers l’Andorre en direction de la Pourtaneille initialement prévu par Christian, mais on quitte la RN20 en prenant la première à droite à la sortie de Tarascon pour entrer dans la vallée de Vicdessos, puis nous diriger vers le Port de lers. Les forêts qui recouvrent les reliefs sont saupoudrées par une neige récente. Les hauts sommets prennent le soleil ; une tempête de ciel bleu annonce une belle journée. Les voitures s’arrêtent en bord de route avant le port de Lers. On s’équipe, on gravit un talus enneigé, on chausse et... c’est parti ! Le groupe tout fringant et bavard s’élance sur un épais manteau blanc brillant de lumière. Aujourd’hui la fine équipe est composée de : Christian, Jean-Louis, Jean-François, Jean, Samuel, Guillaume, Jehanne, Antoine et Pierre. Sous le soleil et sans un souffle de vent, il fait vite chaud ; nous faisons des conversions de montées qui nous font rapidement ranger les polaires et autres petites laines dans les sacs. Cependant la neige un peu dure impose les couteaux. Nous faisons l’incontournable test de l’arva pour la sécurité de tous et de chacun. Jean-Louis, comme à son habitude, caracole en tête tandis que Jean-François imprime son « pas de sénateur » pour reprendre sa formule. C’est la version aristocratique du « pas de montagnard ». Il y a aussi celle qui dit que en ski de randonnée il ne faut pas avancer « plus vite que la musique ». En somme, trouver le bon rythme. Nous progressons de vallon en vallon. Main gauche, la crête est pourvue d’énormes corniches. Main droite, en contrebas un replat tout blanc : nous devinons l’emplacement de l’étang d’Arbu. Et plus haut, en ligne de mire, le pic des 3 Seigneurs. Nous ne sommes pas seuls dans les montagnes. De nombreux non-autochtones sont aussi de sortie. De replats en montées, de contournements en traversées le sommet approche... La trace atteint la crête. D’un coup la perspective s’ouvre, immense... mais patientons jusqu’au sommet pour en savourer pleinement la beauté. Partout c’est Bleu... Blanc... Joie ! Pic des 3 Seigneurs - 2199m. La plus grande des 3 croix sommitales du pic est enfouie sous la neige. Elle dépasse à peine. Vue panoramique sur tous les sommets du Couserans. Le Valier, majestueux, tout drapé de blanc, se hisse au-dessus du sublime paysage irisé de sommets et parsemé de vallées ; il attire immanquablement le regard. Le massif de Bassiès et le Montcalm également, ainsi que la pique d’Endron et j’en passe bien sûr. On casse la croûte. Quelques non-autochtones arrivent. Au sommet le groupe se divise en deux pour la descente. Le premier sous la houlette de Jean-Louis descend sur l’étang d’Arbu. Le second, avec Jean-François descend par l’itinéraire de montée. Je fais partie du second groupe, ce qui me permet de vous narrer un petit évènement amusant. En effet, on entame la descente de la première pente qui part du sommet. Au tour de Christian de s’élancer... Il a la glisse un peu timide, l’équilibre précaire ; et ne voilà-t-il pas qu’il tombe et qu’il déchausse. Plutôt surprenant de sa part. Il s’avère qu’il avait oublié d’enlever une peau sur un ski ! Et oui. La descente s’effectue plaisamment sur une bonne neige. Insensiblement, le ciel se voile. On repaute pour une petite montée où les deux groupes font jonction. Il fait bon, il fait même chaud. Vers la fin de la descente, la neige s’alourdit un peu, les cuisses tirent pour certains. Et pour terminer la journée de ski comme il se doit, on s’attable en terrasse au café « le saint-Bernard » à Vicdessos pour le pot de l’amitié.

A+ haut, à plus blanc en Ariège ou en Couserans ! photosPG_CH