Récapitulons pour ces 10 stages, par ordre chronologique : 2009 Ailefroide / dôme des Ecrins 2010 Ailefroide / barre des Ecrins 2011 La Bérarde / Dibona 2012 Espot / Les Encantas 2013 Pralognan / La grande Casse 2014 Ailefroide / Le Pelvoux 2015 Chamonix / La tour Ronde 2016 Laruns / Le pic d’Ossau 2017 Saint Lary / Pic des 3 Conseillers 2018 Abries / Le Mont Viso.

La semaine se situe fin juillet / début Août et sur ces dix stages nous avons toujours bénéficié d’une bonne météo ce qui nous a permis de réussir tous nos objectifs. Nous sommes un noyau de grimpeurs accompagnés de nos épouses qui en profitent pour découvrir le secteur en randonnée. Nous choisissons un camping proche du sommet principal et grâce à la tente Mess du club les soirées en retour de courses sont animées et arrosées comme il se doit.

Après ce rapide bilan très positif, parlons de notre dernier stage à Abriès Queyras. L’objectif principal était le Mont Viso situé à qq kms à vol d’oiseau mais à 50 kms par la route, en Italie, via le col Agnel. Son altitude de 3840m et sa très belle silhouette bien visible depuis de nombreux sommets alentours nous motivaient tous, alors qu’aucun de nous ne connaissait le secteur.

Après une arrivée le samedi consacrée à s’installer, dimanche offre une belle randonnée au belvédère du dit Viso et au refuge du même nom coté Français, au bout de la vallée du Guil. Le beau temps semble stable et nous décidons de partir dès le lundi pour faire l’ascension mardi. D’après notre topo 2 voies retiennent notre attention et nous décidons de les combiner : arête Est à la montée et descente par la VN de la face sud. Cette configuration nous permet de monter par la face sud, de bivouaquer à Boarelly 2800m ( lac Forciolline). Comme nous sommes 7 et que le refuge ne contient que 12 places nous prenons nos affaires de bivouac, tout confort pour les uns, spartiates pour les autres. En réalité après une rude montée de 1200m en plein cagnard le bivouac est vide à notre arrivée et ne sera complété que par 2 Italiens et un couple de français arrivé dans la soirée. Nuit courte mais confortable, lever 3h départ 4h à la frontale, remontée des traces, pierriers, névés jusqu’au bivouac Andreotti à 3200m. Plus haut par un névé nous comptons traverser jusqu’à l’arête est mais il s’avère que le pointillé joignant les 2 voies cache une profonde gorge peu engageante à traverser, peut être parce que nous l’avons abordée trop haut. Nous décidons alors de revenir vers la voie normale plus à gauche à travers la face en rocher brisé et pierriers instables, passages très « Oisans », les connaisseurs apprécieront. Le reste de l’ascension dans la voie normale est plaisant un peu d’escalade en 3 dans un rocher plus sûr, mais le plus souvent en 2, en ne posant qu’une main stabilisante. L’altitude est bien là, le souffle est plus court, mais à 9h, tous les 7 nous sommes réunis sous la Vierge, le Christ, sa croix et Dieu encore plus haut. Samuel teste la solidité de la croix et monte à 3843m, nous nous contenterons des 3841m. A cette heure encore matinale le brouillard quotidien commence déjà à se former et nous commençons la descente, une longue descente (2200m) jusqu’à Castello, plaisante dans la voie normale mais plus pénible dans les chaos rocheux de la gorge de Forciolline. Avec l’arrêt buffet au bivouac et la fatigue nous arrivons vers 18h aux voitures pour les plus anciens, satisfaits et heureux d’avoir gravi en technique « mains nues » !!! cette belle montagne, les 3 cordes étant restées dans les sacs. Mais en fait de mains nues les gants étaient de rigueur pour les séances de crampons sur les névés bien durs du petit matin. La météo s’est avérée exacte et les quelques gouttes dans l’après midi n’étaient là que pour nous rafraîchir.

Le mercredi nous rechargeons les batteries, nos compagnes vaquent à leurs occupations randonneuses, nous profitons de la ville Abries : 2 superettes qq magasins, sport, presse, souvenirs, ici le télésiège fonctionne tous les jours sauf le mercredi, pauvre Manu il faudra qu’il attende le vendredi pour faire les descentes VTT promises à son fils Jules.

Jeudi, 2 cordées iront au dessus de Brunissard sur la route de l’Izoard faire une belle voie d’escalade Anopham 7 long ,5C+ max et quelques couennes à la falaise d’en face Beaudouis sur un très beau rocher râpeux et adhérent à souhait. Les autres, plus cools feront des voies tranquilles à Pra premier dans un cadre magnifique et convivial, bien sûr plus fréquenté. L’orage de fin d’AM tourne, gronde, mais ne nous rafraîchit guère, moins que les bières de l’apéro traditionnel sous la tente mess.

Vendredi, c’est journée VTT pour Manu et ses enfants pour la montée c’est le télésiège avec descentes variées du type ballade découverte ou piste verte. Programme vélo pour Christian sur le col agnel, programme randonnée à la chapelle, programme escalade à la punta Rossa 3150m dans le secteur italien du Col agnel. Nous serons 3 à faire la voie Pépito en 5c, 10lgs, sur le pilier W qui est plutôt un toit de lauzes que l’on longe par le mur S, escalade très particulière toute en prises inversées mais avec de très beaux passages notamment une belle avant dernière longueur verticale qui rejoint l’arête. Sommet atteint en 3h30 casse croûte au soleil qui se dispute avec le brouillard, mais la descente coté français se déroule sans problème et l’orage ne nous atteindra qu’à Abries devant notre bière.

Samedi, départ habituel par le convoi de 8h15, car il faut savoir qu’Abries est isolée du bas de la vallée et ne s’atteint que par une déviation mono piste, 7mn d’un coté toute les 1/2h, une habitude à prendre car d’important travaux restent à faire pour sécuriser cet accès et cela prendra encore quelques mois au minimum. Grâce au Toy de François nous atteignons le col de Furfande 2500m après 10kms de piste raide depuis Arvieux. C’est le point de départ pour nos voies du jour à la crête des Chalanches l’Inca de conscience 6a,10lgs, pour Manu, François , Samuel et la moitié de Queyr’arnica 5lgs en 5b pour Christian et moi, une vire nous permettant de redescendre plus tranquillement que par le sommet et nous évitant surtout de se retrouver sous l’orage qui tourne sur le secteur. Après la descente raide et pierreuse et la remontée au col de Furfande, l’orage a le bon goût de ne se déclencher que pendant la descente de la piste bien à l’abri dans le toy alors que 2 pauvres Vttistes eux se le prenaient à la montée, moralité : en montagne partons de bonne heure pour rentrer au sec quitte à se contenter d’une moitié de course, c’est particulièrement vrai pour les vieux montagnards à la vitesse émoussée par le poids du sac et des ans.

Quelques images pour illustrer ce séjour en cliquant ici : photos Viso

Voilà, un stage de plus, le 10eme. Tout s’est bien passé, pas de casse pour alimenter la chronique, une belle découverte du Queyras et en cette semaine de canicule en vallée, une température idéale pour des nuits paisibles et réparatrices. Un seul regret : c’est de ne pas partager ces moments avec plus de membres du GAG, cet article vous en donnera peut être l’envie pour le 11eme.